Rapport de le conseil exécutif

Survivre à la pandémie   

Nous avons tous vécu une année difficile, mais elle l’a été particulièrement pour ceux de l’industrie du divertissement. Nous ignorons s’il nous sera possible de revenir à l’ancienne manière de faire les choses, mais nous avons pensé qu’il serait intéressant d’examiner la vie des représentants et des membres du Conseil de la Section locale 180 depuis mars 2020.   

La présidente, Francine Schutzman  

Lorsque nous avons entamé les négociations relatives à une nouvelle convention collective entre les musiciens de l’Orchestre du Centre national des Arts en février 2020, nous nous sommes rencontrés en personne (« nous » étant les cinq musiciens du comité d’orchestre, Robin, notre avocat Michael Wright et moi-même, rencontrant une équipe composée de gestionnaires de l’OCNA et du bureau des Ressources humaines du CNA). Comme le monde s’est ensuite fermé, on s’est dit que nous allions attendre quelques mois jusqu’à ce que la pandémie soit passée et que nous puissions encore se rencontrer dans une même pièce. Nous ne voulions certainement pas négocier par voie de réunions en mode Zoom. Eh bien! Vous en connaissez tous la suite. Nous avons repris les négociations à l’automne, s’habituant aux rencontres en mode Zoom, et nous avons conclu l’entente en mars 2021, plus d’un an après avoir entamé les négociations. 

 Nous sommes tous d’accord que la tenue des assemblées générales de la Section locale en mode Zoom a très bien fonctionné. Bien que cela ait été par pure nécessité au début, l’expérience s’est avérée un succès. La participation a été meilleure que lors des assemblées en présentiel. Nos membres n’ont pas eu à tenir compte du temps de déplacement ou à chercher un stationnement. Nous manquons bien entendu la pizza, mais il semble que nous continuerons de tenir les réunions de cette façon. En ce moment, il reste à voir ce que le conseil exécutif décidera lorsque la vie reprendra un semblant de normalité. Bien que nos réunions en mode Zoom se soient bien déroulées, je manque de voir ces gens en personne!  

Le plus important changement pour la Section locale a été le déménagement à Barrhaven.  La perte d’emploi pour nos musiciens a entraîné une perte des adhésions. La Section locale est loin d’être unique à cet égard, mais nous avons toutefois eu à faire face à notre situation. Robin a trouvé un bureau d’une pièce très loin de l’emplacement du centre-ville dont nous avons joui pendant plusieurs décennies. En conséquence, nous économisons beaucoup en loyer, et l’espace restreint est relativement plus facile à désinfecter conformément aux directives de la COVID. De plus, une seule personne est admise au bureau à la fois. Le déménagement nous a permis d’éliminer beaucoup de paperasse qui ne servait plus, et le reste du matériel d’archive est rangé dans un entrepôt. Que nous réserve l’avenir? Nous ne le savons pas encore, mais nous savons que nous continuerons à servir nos membres du mieux que nous pouvons, peu importe l’emplacement physique de notre bureau.   

La secrétaire trésorière, Robin Moir 

Dans le cas du bureau de la Section locale 180, la pandémie a tout changé… du jour au lendemain. Lorsque j’ai regardé par la fenêtre de notre bureau, la rue Metcalfe était déserte, une scène très dérangeante. L’avenir me paraissait incertain, mais j’ai immédiatement examiné à fond des articles portant sur la pandémie de grippe espagnole, lesquels m’ont porté à croire que nous allions devoir vivre des circonstances semblables et que nous allions lutter contre ce fléau pendant au moins deux ans.  Je me souviens que mes grands-parents écossais parlaient souvent de la grippe espagnole et de ses ravages en Écosse et en Europe en général.  

À la mi-mars 2020, je recherchais un plus petit espace de bureau afin d’économiser sur le loyer.  

Nous étions prêts à quitter le bureau dès la fin de mai, et nous nous sommes rapidement repositionnés à Barrhaven. Nous avons laissé un ordinateur et l’automate à cartes de crédit ainsi que certains dossiers dans le nouveau bureau, et nous avons déménagé nos ordinateurs personnels dans nos demeures. Dan a tout mis en place pour nous et nous avons tenté de poursuivre comme par le passé, chose qui s’est avérée tout de même difficile.   

Je peux dire que pendant près de 60 ans et plusieurs administrations antérieures, la Section locale a opéré avec un personnel de trois, parfois quatre personnes, travaillant tous ensemble au bureau – autrement dit, dans un contexte de collégialité.   

Bien que chaque membre ait ses tâches individuelles, tous connaissent les responsabilités des autres membres du personnel, ce qui a toujours donné lieu au partage des tâches liées aux dossiers centraux appropriés à chaque composante de notre travail – par exemple : les virements de fonds, l’achèvement des contrats, les contrats en attente d’un paiement ou de signatures (en suspens), les paiements et les reçus d’adhésions, les paiements et les reçus appropriés aux cotisations syndicales, les contributions et les reçus appropriés au régime de retraite et les paiements de factures mensuelles, la coordination entre le MPTF et les musiciens, New York, les techniciens, ainsi que les paiements et les reçus appropriés aux fonds payés aux musiciens.    

Le déménagement dans nos propres demeures a exigé la création d’un nouveau système à partir de zéro, et la bonne nouvelle quant à ce scénario de restructuration est que notre système est maintenant presque entièrement numérique, avec des documents papier en sauvegarde pour le comptable, le cas échéant.   

Tout cela a été effectué parallèlement à la réalisation de notre volume de travail habituel, lequel s’est avéré plus chargé que par le passé. Les membres qui sont demeurés actifs ont trouvé des moyens créatifs de poursuivre leurs activités, de sorte que la Section locale a collaboré avec la FCM pour veiller à ce que ces musiciens aient les contrats appropriés leur permettant de contribuer à la caisse de retraite dans le contexte de leur travail. En raison du plus grand nombre d’enregistrements et de diffusions, les chefs devaient comprendre les divers contrats, les cotisations syndicales et les cotisations de retraite.   

En mars 2020, deux enjeux d’importance pour la Section locale ont été créés : le Fonds de soutien et les concerts en continu du MPTF.  Chacune de ces initiatives a exigé énormément de temps et de main-d’œuvre alors que nous prévoyons offrir ces concerts au moins jusqu’en août. Nous avons monté plus de 62 concerts d’une heure et, à ce jour, nous avons payé plus de 35 000 $ aux musiciens. Le Fonds de soutien a recueilli environ 61 000 $, et nous avons distribué 51 900 $ aux membres nécessitant un soutien.  

Cette réalisation n’aurait pas été possible sans notre vigilant personnel de bureau, notamment Dan Blackwell, Braiden Turner, Marlene Morton et Glenn Robb, notre coordonnateur du MPTF, ainsi que les techniciens Mike Mullin et Dave Poulin. Nous remercions sincèrement le personnel du MPTF à New York qui a permis de réaliser ce projet à l’intention de toutes les sections locales en Amérique du Nord. De plus, je suis profondément reconnaissante envers les talentueux et généreux membres de la Section locale 180 qui ont fait leur possible pour divertir leurs amis, leurs proches et les amateurs de musique et pour contribuer au Fonds de soutien.   

Le vice-président, Gary Morton 

Malgré cette période difficile, une lueur des bons moments s’est immiscée dans ma vie. Des collègues de longue date ont renoué leurs amitiés. Avec l’avènement des nouvelles technologies nous permettant de communiquer à prix réduit avec n’importe qui, n’importe où, nous prenons le temps de retrouver nos amis.     

Des petits groupes de personnes s’assurent que nos amis d’antan sont toujours en santé et sains d’esprit. Facebook, Facetime, et plusieurs autres mécanismes de communication ont facilité et réduit le coût des retrouvailles. Plusieurs se souviendront certainement du temps où il fallait attendre le dimanche soir après 18 h pour les interurbains, tout en surveillant l’horloge pour éviter de parler trop longtemps. Aujourd’hui, certaines de ces méthodes ne coûtent rien. Toutes ces nouvelles méthodes ont facilité la possibilité de passer du temps avec nos proches et nos amis de longue date. Personnellement, les personnes à qui je parlais une ou deux fois par année sont maintenant sur ma liste d’appels quotidiens. Le confinement que nous avons tous connu a renforcé les liens entre amis. Nous échangeons quotidiennement sur l’actualité, notre santé et l’industrie de la musique. J’ai le sentiment de mieux connaître ces personnes qu’à tout autre moment de nos vies. Ajoutons à cela l’élément vidéo et nous avons aussi une image plutôt que juste une voix. Les fabricants de la technologie ont aussi accéléré leurs efforts. Ils devaient nécessairement créer des meilleurs produits pour satisfaire notre désir de meilleurs appareils. Bien sûr, nous sommes restés à la maison pendant des semaines et des mois pour notre propre sécurité, mais le contact humain a été grandement amélioré.   

Le membre du Conseil, Mike Mullin 

La diffusion en direct et nous  

Le monde de la musique en direct s’est effondré il y a déjà un an et demi. Si vous êtes comme moi, c’est difficile de joindre les deux bouts. Certains n’ont pas eu d’autre choix que de faire le nécessaire pour payer le loyer. Certains ont réussi à présenter leurs studios d’enseignement en ligne sans trop de peine (c’est différent de l’enseignement en personne, mais c’est réalisable).   

Comme plusieurs d’entre vous, j’ai relevé le défi de présenter la musique sur Internet, en temps réel, sans édition ou reprise – tout comme un spectacle en direct, « en chair et en os ». Quelle courbe d’apprentissage au-delà du défi de faire de la musique. Ai-je raison? Au début, plusieurs tentatives héroïques ont été mises à l’essai et sont parties en fumée. Pour diverses raisons, tout s’est grandement amélioré et quelques-uns ont ajouté une nouvelle façon d’offrir des services musicaux au grand public. Certains musiciens réussissent même à en tirer profit.  

Le Music Performance Trust Fund de l’AFM a recueilli une importante somme d’argent, rémunérant des milliers de musiciens partout en Amérique du Nord afin de présenter des concerts gratuits sur Internet. Nous remercions la société Isle Of Skye Inc., les membres Joe Turner, Glenn Robb et Robin Moir d’avoir rendu cette initiative possible dans notre Section locale.  

Dernier point, mais non le moindre, en concert ou en leçon, ce n’est pas près de disparaître. Que ce soit attribuable au moment opportun, au mauvais temps, ou simplement à la commodité, les acheteurs de musique réclameront la diffusion en direct comme option.   

Le membre du Conseil, Lance Elbeck 

J’enseigne le violon à Ottawa depuis six ans. C’est une expérience agréable d’aider les jeunes artistes, et l’an passé, avant la COVID-19, j’enseignais à une classe de plus de 30 étudiants.  

Dès la première vague de la COVID, plusieurs parents de mes élèves étaient réticents à ce que leur enfant poursuive ses études. À mon avis, ils percevaient l’apprentissage à distance quelque peu voué à l’échec puisque nous n’étions pas tous ensemble en présentiel. Quelques jeunes ayant tenté l’apprentissage en ligne auparavant ont été déçus de leur expérience, et j’ai eu beau essayer, je n’ai pas réussi à renverser la décision des parents. À ce jour, moins de la moitié de mes anciens étudiants sont encore avec moi.  

Comme je ne suis pas adepte des nouveautés technologiques, les frustrations liées aux diverses plateformes ont été pour moi très réelles. Par exemple, nous avons connu un gel de l’écran et une piètre réception, m’obligeant à les rappeler. Si j’étais en mode Zoom et qu’ils s’exécutaient, il m’arrivait souvent de ne rien entendre pour toute une ligne! L’équipement de moindre qualité faisait en sorte que leur violon sonnait comme une tondeuse! En conséquence, j’ai parlé trop fort et beaucoup trop.  

                                Segue…  

Un an plus tard, je me suis rapproché davantage de mes étudiants qui ont  

« persisté ». Chacun d’eux est plus patient avec moi et moi avec eux. Tous se sont améliorés. Je sais mieux ce qu’il faut identifier auprès de chacun d’eux et lorsque nous reprendrons les leçons en présentiel, j’espère être davantage perspicace en tant qu’enseignant.   

Je réalise également à quel point la communication est devenue un monde nouveau. L’occasion est maintenant propice, et si j’arrive à me promouvoir moi-même avec un nouveau site Web, je pourrai enseigner à quiconque, n’importe où! Enfin, il me semble que cette année COVID ait apporté davantage de croissance que de déception!  

Le membre du Conseil, Sean Rice (musicien de l’Orchestre du CNA) 

Comme d’autres artistes et institutions artistiques partout au monde, l’Orchestre du Centre national des Arts a dû cesser ses activités à l’arrivée de la pandémie COVID-19 l’an passé. Durant cette période, nous avons tous cherché des moyens de continuer à faire de la musique et d’interagir avec nos auditoires. Les membres ont enregistré des vidéos à partir de la maison, lesquelles ont été diffusées par la suite sur diverses plateformes des médias sociaux. D’autres musiciens ont créé de nombreuses initiatives d’enseignement et ont partagé leur expertise d’éducation musicale partout au pays tout en apprenant à enseigner de façon efficace au moyen de télécommunications en ligne. Bien que nous soyons présentement confinés dans le tourbillon d’une troisième vague à Ottawa, nous avons joui d’une brève période où notre orchestre a pu se rencontrer pour répéter et s’exécuter en toute sécurité. Ces spectacles ont été offerts au monde par l’entremise de diffusions en direct. Ce fut la première incursion de l’Orchestre du CNA dans le monde de la diffusion en direct.    

Pour ce faire, les musiciens et le CNA devaient trouver des façons de répéter en toute sécurité. Nous avons tous fait vérifier notre température et avons présenté des formulaires de dépistage de la santé chaque fois que nous devions être au CNA. À l’entrée du CNA, un musicien devait porter le masque, se laver les mains à l’aide d’un désinfectant et faire vérifier sa température. Mais comment un orchestre muni d’instrumentistes à vent peut-il répéter tout en portant le masque? Cette discussion a été parmi les plus importantes avant de permettre à l’orchestre de travailler ensemble. Plusieurs membres de l’orchestre faisaient partie d’un comité travaillant en collaboration avec le CNA pour trouver et développer des solutions visant à atténuer les risques et à augmenter la sécurité de toutes les parties. Les instrumentistes à vent ont été installés à trois mètres de chacun avec un séparateur de plexiglass entre eux et la section des cordes de l’orchestre. De plus, les instrumentistes à vent retiraient le masque uniquement lorsqu’ils s’exécutaient et le remettaient immédiatement une fois l’entrée musicale terminée. Les instruments à cloches ont été recouverts de façon à réduire les aérosols et certains musiciens ont même conçu des masques leur permettant de placer le bec de l’instrument au moyen d’une languette d’ouverture.    

Le défi de pouvoir se réunir et de s’exécuter au profit de nos auditoires s’est avéré une course folle. Je sais que tous les artistes ont souffert de ne pas être en mesure de s’exécuter et d’interagir avec autrui. Avec un peu de chance, l’augmentation du taux de vaccination continuera de limiter la propagation de ce virus et permettra à nos salles de spectacles d’accueillir encore une fois nos auditoires de façon sécuritaire.    

Le membre du Conseil, Dave Renaud  

La dernière année a exigé des méthodes nouvelles. Elle m’a incité à épouser de nouvelles technologies et à développer de nouvelles compétences. La société Syncspace.live a non seulement permis la tenue de représentations en direct avec billets offertes par des musiciens venant de divers studios, et même de diverses villes, mais elle m’a également permis d’enseigner en ligne et d’offrir des duos en direct avec mes étudiants.  Je me suis aussi inscrit sur playwithapro.com  et j’ai offert quelques leçons à des étudiants aux États-Unis et en Angleterre, tout en étant rémunéré en dollars américains. J’ai dû apprendre à maîtriser le montage vidéo et à perfectionner ma connaissance des exigences technologiques liées à la diffusion musicale en direct. L’exécution étant limitée aux prestations en ligne m’a laissé le temps d’écrire et d’enregistrer, de réviser le contenu des pages Web et de préparer le terrain pour les prochaines étapes à suivre une fois le déconfinement résolu. Certains de ces nouveaux développements seront un atout alors que nous avancerons vers le déconfinement et les salles de spectacles en direct.  Il me tarde beaucoup de vivre cette prochaine étape.